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[crypto_lab1.git] / rapport / main.tex
1 \documentclass[a4paper,10pt]{article}
2
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7
8 \usepackage{graphicx}
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10 \usepackage{url}
11
12 \title{ICR - Labo \#1 : \textit{MAC-and-Encrypt and Padding Oracles}}
13 \author{G.Burri}
14
15 \begin{document}
16
17 \lstset{language=C}
18 \nocite{*}
19
20 \maketitle
21
22
23 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
24 \section{Introduction}
25
26 Le but de ce laboratoire est d'expérimenter le chiffrement symétrique \emph{AES} ainsi que l'authentification par \emph{MAC}, de mettre en évidence des problèmes de sécurité liés à un protocole choisi propre et de montrer des solutions afin de corriger ces problèmes.
27
28 Nous utiliseront \emph{AES-256} en mode \emph{CBC} pour chiffrer les données ainsi que \emph{HMAC-SHA256} pour l'authentification.
29
30
31 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
32 \section{Simulation du protocole}
33
34 \subsection{Utilisation du programme}
35
36 Le code est écrit en langage Rust \footnote{\url{http://www.rust-lang.org}} et utilise le système de build \emph{Cargo} qui est livré en standard. Il est conseillé d'installer la version \emph{nightly} disponible ici : \url{http://www.rust-lang.org/install.html}.
37
38 Pour construire et lancer l'application il faut se trouver dans le dossier contenant le fichier \emph{Cargo.toml} et lancer la commande suivante.
39
40 \begin{lstlisting}
41 $> cargo run -- <args>
42 \end{lstlisting}
43
44\emph{<args>} peut valoir :
45
46 \begin{itemize}
47 \item \emph{genkey} : génère une clef de 256 bits. Utilisé initialement pour définir la clef d'authentification $K_{a}$ et la clef de chiffrement $K_{c}$ ;
48 \item \emph{tests} : effectue un certain nombre de tests pour vérifier le comportement du serveur vis-à-vis du protocole ;
49 \item \emph{oracle-weak} : effectue une attaque sur la première version du serveur ;
50 \item \emph{oracle-fixed} : effectue une attaque sur la version corrigé du serveur.
51 \end{itemize}
52
53
54 \subsection{Structure du code}
55
56 Le code est découpé en quatre modules :
57
58 \begin{itemize}
59 \item \emph{crypto} : fournit les primitives de chiffrement, déchiffrement, calcul du MAC. Utilise un binding \emph{Rust} vers \emph{OpenSSL} ;
60 \item \emph{packet} : définit le format des paquets et permet leur sérialisation et dé-sérialisation ;
61 \item \emph{end\_point} : permet la création de serveurs et de clients et gère la communication sur \emph{TCP/IP} ;
62 \item \emph{oracle\_machine} : implémente l'attaque par padding-oracle.
63 \end{itemize}
64
65 \subsection{Tests du protocole}
66 \begin{sloppypar}
67 Un certain nombre de tests sont implémenté dans la fonction \texttt{end\_point::Client::start\_tests(..)}. Il est possible de les exécuter à l'aide de la commande suivante.
68 \end{sloppypar}
69
70 \begin{lstlisting}
71 $> cargo run -- tests
72 \end{lstlisting}
73
74 La sortie de cette commande est la suivante.
75
76 \begin{lstlisting}[breaklines, basicstyle=\small]
77 $> cargo run -- tests
78 Compiling lab1_rust v0.0.1 (file:///home/gburri/Documents/Master/ICR/lab1/lab1_rust)
79 Running `target/lab1_rust tests`
80 Starting server on [::1]:4221...
81 Server started
82 ===== Test case #1:
83 Sending a valid packet...
84 [Client] time: 0. Sending: Command { id: 154, payload(29): "ba57cb4a9cc83c9b9027bca2cf9c46f25d0c1608a4044dc878bd474bbd" }
85 [Server] time: 2. Valid command received: Packet { t: Command { id: 154, payload(29): "ba57cb4a9cc83c9b9027bca2cf9c46f25d0c1608a4044dc878bd474bbd" }, timestamp: 1 }
86 [Server] time: 3. Answer sent: Answer { id: 125, payload(31): "a88ffbd4758e17d0130cd11c1749149bc33cc818c42edec5fb6edb29352f83" }
87 [Client] time: 4. Command transmitted correctly, answer: Packet { t: Answer { id: 125, payload(31): "a88ffbd4758e17d0130cd11c1749149bc33cc818c42edec5fb6edb29352f83" }, timestamp: 3 }
88 ===== Test passed
89 ===== Test case #2:
90 [Server] time: 3. Connection closed: EOF
91 Sending a packet with an unknown type...
92 [Server] time: 0. Error or invalid packet: Err(UnknownPacketTypeError)
93 ===== Test passed
94 [Server] time: 0. Connection closed: EOF
95 ===== Test case #3:
96 Sending a packet with an old timestamp...
97 Error, timestamp mismatch, current timestamp: 0, packet received: Packet { t: Command { id: 154, payload(29): "ba57cb4a9cc83c9b9027bca2cf9c46f25d0c1608a4044dc878bd474bbd" }, timestamp: 0 }
98 [Server] time: 0. Error or invalid packet: Err(InvalidTimestampError)
99 ===== Test passed
100 [Server] time: 0. Connection closed: EOF
101 ===== Test case #4:
102 Sending a packet with altered crypted data (do not alter the padding)...
103 [Server] time: 2. Error or invalid packet: Err(MACMismatchError)
104 ===== Test passed
105 [Server] time: 2. Connection closed: EOF
106 ===== Test case #5:
107 Sending a packet with too small data...
108 [Server] time: 0. Error or invalid packet: Err(UnconsistentDataSizeError)
109 ===== Test passed
110 [Server] time: 0. Connection closed: EOF
111 ===== Test case #6:
112 Sending a packet with too large data...
113 [Server] time: 0. Error or invalid packet: Err(UnconsistentDataSizeError)
114 ===== Test passed
115 [Server] time: 0. Connection closed: EOF
116 ===== Test case #7:
117 Sending a packet with wrong padding (all 0)...
118 [Server] time: 2. Error or invalid packet: Err(PaddingError)
119 ===== Test passed
120 All tests passed
121 [Server] time: 2. Connection closed: EOF
122 \end{lstlisting}
123
124
125 \subsection{Quelle est la stratégie recommandée en pratique parmi les trois listées ci après ?}
126
127 \begin{itemize}
128 \item \emph{MAC-and-Encrypt} : $Enc(M)|MAC(M)$ ;
129 \item \emph{MAC-then-Encrypt} : $Enc(M|MAC(M))$ ;
130 \item \emph{Encrypt-then-MAC} : $Enc(M)|MAC(Enc(M))$.
131 \end{itemize}
132
133 D'après \cite{wiki-authentication-encryption} la stratégie \emph{Encrypt-then-MAC} est la plus sûre dans le cadre de chiffrage authentifié. L'article de \emph{M. Bellare and C. Namprempre} \cite{authenticated-encryption-bellare-namprempre} évalue ces trois stratégies.
134
135
136 \subsubsection{Quelle stratégie est utilisée par \emph{TLS} ?}
137
138 \emph{TSL} utilise la deuxième version (\emph{MAC-then-Encrypt}). À noté que le \emph{MAC} est optionnel.
139
140 Une proposition \footnote{https://tools.ietf.org/html/draft-ietf-tls-encrypt-then-mac-02} existe afin d'utiliser du \textit{Encrypt-then-MAC} pour \emph{TSL}.
141
142
143 \subsubsection{Quelle stratégie est utilisée par \emph{SSH} ?}
144
145 \emph{SSH} utilise la même méthode utilisée dans ce laboratoire, c'est à dire la première : \emph{MAC-and-Encrypt}.
146
147 \subsection{Quel est le rôle du timestamp en terme de sécurité ?}
148
149 Permet de minimiser certaines attaques comme l'attaque par rejeu (\emph{replay attack})\cite{wiki-replay-attack} où un attaquant réutilise tel-quel tout ou une partie d'un message intercepté au préalable.
150
151 Dans notre cas un attaquant ne pourra pas rejouer une commande tel quelle, elle serait rejetée par le serveur ayant un \emph{timestamp} supérieur. Si l'attaquant essaie de renvoyer un paquet avec un timestamp modifié, alors les données décodées ne seront plus validées par la \emph{MAC} car le vecteur d'initialisation utilisé (\emph{IV}) lors du déchiffrement est composé en partie par le \emph{timestamp}.
152
153
154 \subsection{Y a-t-il un moyen d'effectuer une attaque de type \emph{denial-of-service} sur notre dispositif ?}
155
156 Via une \emph{replay attack} en modifiant le \emph{timestamp} pour qu'il soit valide le dispositif va devoir déchiffrer les données puis calculer le \emph{MAC} avant de se rendre compte que le paquet est invalide et envoyer une réponse qui sera chiffrée et authentifiée. Dans ce cas on peut faire travailler énormément le dispositif en lui envoyant le plus de paquet à déchiffrer que le permet le débit du moyen de communication utilisé. Cela peut amener le dispositif a être surchargé.
157
158
159 \subsection{À la place d'utiliser un \emph{IV} aléatoire, le mode \emph{CBC} implémente une approche basée sur un \emph{nonce}. Que peut-on dire de sa sécurité ?}
160
161
162
163
164 \subsection{Remarques concernant la sécurité de notre protocole}
165
166 A priori nous n'avons pas choisi la stratégie la plus recommandée en terme de sécurité. Comme nous le verrons par la suite, ce protocole est vulnérable à une attaque de type \emph{padding-oracle}.
167
168
169 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
170 \section{Utilisation du serveur comme d'un oracle de déchiffrement}
171
172 \subsection{Historique de l'attaque par oracle à l'aide du remplissage}
173
174 L'attaque original a été publié en 2002 par \emph{Serge Vaudenay}. En 2010, cette attaque a été mise en pratique contre plusieurs frameworks web tel que \emph{JavaServer Faces}, \emph{Ruby on Rails} et \emph{ASP.NET}. En 2012, il a été montré qu'elle est efficace contre certain appareils hardware.
175
176 Il existe une nouvelle variante, publiée en 2013, nommée \emph{the Lucky Thirteen attack}, permettant d'attaquer des implémentations ayant été corrigées. En février 2013, les personnes en charge des implémentations de \emph{TLS} travaillaient à la réalisation d'un correctif à cette attaque.
177
178 L'attaque la plus récente utilisant un \emph{padding-oracle} est \emph{POODLE} \footnote{\url{http://en.wikipedia.org/wiki/POODLE}} qui a été dévoilée en septembre 2014.
179
180 Cette section est largement inspirée de l'article de \emph{Wikipedia} sur la \emph{padding-oracle attack} \cite{wiki-padding-oracle-attack}.
181
182 \subsection{Explication de l'attaque pour notre cas}
183
184 Le but est de faire décoder par un oracle tout ou une partie d'un message chiffré intercepté. Le décryptage se fait par bloc de 16 octets et nécessite le bloc chiffré le précédant ou l'\emph{IV} dans le cas du premier bloc. Pour notre test nous partons du principe que l'attaquant a intercepté un paquet chiffré, qu'il en a compris la structure et qu'il a deviné que l'\emph{IV} correspondait au \emph{timestamp}.
185
186 Nous utilisons une attaque basé sur l'information renvoyé par l'oracle concernant la présence d'un bourrage valide. D'après le protocole un \emph{MAC} est calculé à partir des données non-bourrées puis le bourrage est ajouté pour obtenir une taille multiple de 16 et finalement les données et le bourrage sont chiffrés. Lors du traitement par l'oracle, les données sont d'abord déchiffrées puis le bourrage est contrôlé, s'il n'est pas valide un paquet d'erreur et renvoyé au client (\emph{CryptError}). Si le bourrage est correct alors celui ci est retiré et les données restantes sont authentifiée à l'aide de la \emph{MAC}, si l'authentification échoue alors un paquet d'erreur et renvoyé au client (\emph{AuthError}).
187
188 La valeur des octets du bourrage correspond à sa taille, par exemple un bourrage de longueur trois est représenté par \emph{[0x03, 0x03, 0x03]}. Si les données avant bourrage sont déjà multiple de 16 alors un bourrage de longueur 16 est ajouté de sorte qu'un bourrage soit toujours présent.
189
190 \begin{figure}
191 \begin{center}
192 \includegraphics[scale=0.6]{diagramme_AES-CBC.eps}
193 \caption{\label{diagramme_AES-CBC} \textit{Décryptage par un oracle, AES-CBC.}}
194
195 \end{center}
196 \end{figure}
197
198 La figure \ref{diagramme_AES-CBC} illustre la structure de l'attaque. \emph{IV} et \emph{D} n'ont pas d'importance dans notre cas. \emph{X} est le bloc à décrypter, \emph{X'} est le bloc à décrypter après avoir été décodé par \emph{AES} mais avant d'avoir été \flqq xoré \frqq par \emph{F}. \emph{F} correspond à un bloc qui sera forgé par nos soins durant le décryptage de \emph{X}. De plus \emph{C}, qui n'est pas illustré sur le schéma, correspond au bloc précédent \emph{X} ou à l'\emph{IV} si \emph{X} est le premier bloc et \emph{R} correspond au message décrypté.
199
200 dans un premier temps nous allons chercher le premier octet $b$ de $F$ noté $F_{1}$ en itérant celui ci de 0 à 255. Pour chaque itération un paquet de commande est envoyé à l'oracle comprenant en guise de données chiffrée $F + X$, le paquet d'erreur renvoyé va nous indiquer si le bourrage est correct (\emph{AuthError}) ou s'il ne l'est pas (\emph{CryptError}). Pour le premier octet nous allons chercher le bourrage \emph{[0x01]}, pour le deuxième le bourrage \emph{[0x02, 0x02]} et ainsi de suite jusqu'à l'octet 16.
201
202 Dès qu'un paquet d'erreur \emph{AuthError} est reçu alors nous pouvons calculer $X'_{1} = F_{1} \oplus b$ puis le premier octet de notre message décrypté $R_{1} = X'_{1} \oplus C_{1}$. Avant de passer à l'octet suivant $b' = b + 1$ il faut s'assurer que les $b$ premiers octets de \emph{E} vaudront bien $b'$ lors du décryptage par l'oracle, pour ce faire on met à jour \emph{F} comme ceci : $\forall i \in [1, \ldots, b], F_{i} = b' \oplus X_{i}$.
203
204 Une subtilité existe pour la recherche du premier octet, il est possible que le paquet d'erreur \emph{AuthError} correspond, avec une faible probabilité, à un autre bourrage que \emph{[0x01]}. Pour prévenir ce cas il faut, pour ce premier octet, envoyer un paquet de commande pour toutes les valeurs de $F_{1}$ et compter le nombre de paquet d'erreur \emph{AuthError} reçu. Si ce nombre est égal à 1 alors on peut passer à $b'$, sinon il faut recommencer en modifiant $F_{2} = (F_{2} + 1) mod 256$.
205
206 Le code correspondant à cette attaque peut être exécuté par la commande suivante :
207
208 \begin{lstlisting}
209 $> cargo run --release -- oracle-weak
210 \end{lstlisting}
211
212
213 \subsection{Calcul de la complexité moyenne de l'attaque en terme de nombre de requête effectué auprès de l'oracle}
214
215 Sans prendre en compte la particularité du premier octet illustré à la section précédente, la complexité moyenne pour le décryptage d'un bloc de 16 octets est de $16 * 256 / 2 = 2048$ requêtes.
216
217 Dans l'exemple présenté dans le code, le nombre de requête est de 2099. La durée d'exécution est de ~180 ms, cette relative longue durée est certainement dû à un overhead engendré par les couches réseau \emph{TCP/IP}.
218
219
220 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
221 \section{Correction du protocole}
222
223 \subsection{Description}
224
225 Le correctif proposé consiste à authentifier également le bourrage et non-plus que les données. Cela a pour conséquence de vérifier en premier l'authenticité du contenu avant de procéder à la validité du padding. Les deux messages d'erreur, \emph{CryptError} et \emph{AuthError}, font toujours partis du protocole.
226
227 Le code correspondant à ce correctif peut être exécuté par la commande suivante :
228
229 \begin{lstlisting}
230 $> cargo run --release -- oracle-fixed
231 \end{lstlisting}
232
233
234 %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%
235 \section{Conclusion}
236
237 TODO
238
239
240
241
242
243
244 \bibliographystyle{plain}
245 \bibliography{main}
246
247 \end{document}